Droits de douanes : des effets néfastes pour l’économie française

La mise en place de nouveaux droits de douane par les États-Unis est en train de chambouler les relations commerciales et diplomatiques mondiales. Si beaucoup d’incertitudes existent sur leur application future au regard des différentes annonces, des conséquences négatives se feront sentir dès cette année sur l’économie française.
La stratégie commerciale et diplomatique agressive de la nouvelle administration étatsunienne malmène l’économie mondiale et l’avenir des échanges commerciaux.
Droits de douane : retour vers le passé
Bien que l’augmentation démesurée des tarifs douaniers présentée par Donald Trump le 2 avril dernier bénéficie d’un sursis de 90 jours – le temps que des négociations s’enclenchent entre les États-Unis et ses partenaires commerciaux – des droits de douane additionnels de 10 % s’appliquent depuis le 5 avril pour une majorité de biens d’importation [1] en provenance de la plupart des pays de la planète. Et des tarifs faramineux s’appliquent pour les importations chinoises (145 % !) lequel pays a répliqué notamment en imposant les biens en provenance des Etats-Unis à 125 % [2]. .
L’introduction de nouveaux droits de douane par la première puissance économique mondiale et les ripostes effectives ou potentielles des autres pays menacent l’activité économique, les emplois, le pouvoir d’achat -et parfois de vivre- de l’ensemble des pays du monde et de leurs habitants.
L’activité économique menacée dès 2025
En France, dans cet environnement instable, les entreprises pourraient être contraintes de réduire leurs productions et leurs investissements, affectant ainsi l’activité économique et à l’emploi, notamment dans des secteurs comme l’aéronautique, l’automobile, les vins et spiritueux, l’industrie chimique ou encore les produits laitiers.
D’ores et déjà, le gouvernement français a abaissé de 0,2 point sa prévision de croissance du PIB pour 2025. Elle atteindrait 0,7 % au lieu des 0,9 % attendus précédemment. Il a également indiqué que 28 000 entreprises pourraient être touchées par l’augmentation des droits de douane.
L’Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE) est plus pessimiste. et Il anticipe une hausse du PIB de seulement 0,5 % cette année, notamment en raison de la guerre commerciale déclenchée par les Etats-Unis. Le taux de chômage grimperait à 7,9 % fin 2025 et à 8,5 % fin 2026 contre 7,3 % au dernier trimestre 2024, même si la hausse des tarifs douaniers n’en serait pas la seule cause.
Protéger l’économie, l’emploi et promouvoir le multilatéralisme
Pour l’Unsa, au vu de ce contexte, des mécanismes de protection de l’emploi et de l’activité économique s’imposent. Le dispositif d’activité partielle de longue durée rebond (APLD-R) est un premier pas en ce sens. Mais il faudra sans doute aller plus loin.
Face aux provocations de Donald Trump et de son entourage, l’Unsa défend le multilatéralisme comme rempart aux tentations protectionnistes générées par les tensions commerciales et géopolitiques.
L’Union européenne doit en être un des moteurs afin de promouvoir la paix et la justice sociale, favoriser une croissance économique durable axée sur la satisfaction des besoins sociaux et un partage équitable des richesses au niveau mondial.